Dans un contexte où les entreprises cherchent à attirer les meilleurs talents tout en conciliant performance et qualité de vie au travail, la notion de marque employeur ne cesse d’évoluer. Loin des discours institutionnels, elle s’exprime aussi dans des choix concrets, parfois inattendus, qui témoignent de la culture d’une organisation et de sa capacité à répondre aux attentes de ses collaborateurs.
Parmi ces initiatives, la possibilité d’amener son chien au bureau peut sembler anecdotique. Elle est pourtant révélatrice d’un changement profond : celui d’une entreprise qui s’adapte aux modes de vie de ses équipes, valorise le bien-être des collaborateurs et fait le choix d’un management plus humain. Ce geste, en apparence simple, peut devenir un levier d’attractivité, de fidélisation des talents et de cohésion.
Seuls 7 % des employeurs tolèrent la présence des chiens des salariés sur leur lieu de travail. Un chiffre qui monte à 19 % pour les toutous de petite taille. Ces chiffres proviennent d’un baromètre publié en avril 2022 par la Centrale Canine.
Un levier inattendu, mais puissant pour la marque employeur
Une réponse aux nouvelles attentes des salariés
Les attentes des salariés évoluent, et avec elles, les notions de bien-être et d’équilibre vie professionnelle/vie personnelle. La génération Y dont je fais partie, cherche plus que jamais à travailler dans un environnement qui lui ressemble et qui respecte son mode de vie. Offrir la possibilité d’emmener son animal de compagnie (ici, j’évoquerai les chiens) au bureau répond à cette quête de bien-être au travail et montre que l’entreprise se soucie de ses collaborateurs au-delà de leurs performances.
La pandémie de Covid-19 a largement bouleversé notre vision du travail. Après des mois de télétravail et de réinvention des façons de travailler, les salariés sont désormais en quête de flexibilité, d’empathie et d’une culture managériale plus humaine. En autorisant les chiens au bureau, l’entreprise fait un pas de plus vers une marque employeur attractive, axée sur la confiance, la bienveillance et le respect des rythmes de vie individuels.
Un atout de différenciation dans la guerre des talents
Dans un marché de l’emploi où les candidats de talent se font de plus en plus rares, se différencier des autres employeurs est devenu un impératif. Offrir des avantages atypiques, comme la possibilité d’amener son chien au bureau, peut faire la différence pour attirer des collaborateurs.
Les chiens au bureau, ce n’est pas qu’une mode, c’est aussi une manière de renforcer l’image de marque employeur comme étant humaine, flexible et soucieuse de l’équilibre de ses employés. Cela renforce non seulement l’attractivité de l’entreprise, mais aussi sa rétention des talents. Qui ne voudrait pas d’un environnement de travail plus détendu, tout en sachant que son compagnon à quatre pattes est à ses côtés ? Après tout, n’est-ce pas le rêve de nombreuses personnes possédant un chien ? Moi en tout cas, j’adorerais que ma petite chienne Bibou me suive partout, y compris, les jours où je suis au bureau !
Les bienfaits concrets pour les salariés et l’environnement de travail
Impacts sur la santé mentale et la sérénité
Moins de stress, plus de caresses. Qui dit mieux ? Les études sont formelles : la présence d’un chien au bureau réduit la tension, améliore la concentration et booste la bonne humeur générale. Un antidépresseur naturel, sans effet secondaire, sauf peut-être quelques poils sur la moquette. Et croyez-moi, Bibou ne laisse jamais personne indifférent !
Les bienfaits sont réels : il est prouvé que caresser un chien pendant quelques minutes peut réduire le niveau de cortisol, l’hormone du stress. Les équipes qui accueillent des chiens au travail ont souvent des retours positifs sur la détente qui s’installe naturellement. Cela fait partie d’une stratégie de marque employeur qui contribue à améliorer l’expérience collaborateur.
Naya qui fait sa sieste dans les locaux de l’entreprise Akeneo
Une meilleure cohésion d’équipe
Les chiens sont des créateurs de liens sociaux. Que ce soit lors des pauses-café, des discussions informelles ou des promenades en groupe, la présence des animaux favorise les échanges entre collègues. Le chien devient un point de ralliement, un moyen d’établir des connexions et de briser la glace, surtout dans les équipes où les membres se connaissent peu.
Cette dynamique de groupe renforce la convivialité et améliore la communication interne, éléments essentiels à une bonne cohésion d’équipe. De plus, les moments de pause sont plus agréables et détendus, ce qui améliore l’ambiance générale de l’entreprise. Une meilleure gestion des talents passe aussi par l’amélioration de cette atmosphère de travail.
Une réduction de l’absentéisme et une meilleure productivité
Un salarié qui peut amener son chien au bureau ressent moins de stress lié à son absence, ce qui réduit l’absentéisme. Moins de préoccupations à la maison, plus de concentration au travail. En effet, un salarié serein est un salarié plus engagé et productif.
Il faut savoir que les animaux peuvent avoir un effet apaisant, réduisant ainsi les risques de burn-out et de fatigue émotionnelle. De plus, il est souvent plus facile de faire face aux journées de travail longues lorsqu’on sait qu’un compagnon fidèle nous attend à la fin de la journée. Cela fait partie des leviers RH que l’entreprise peut actionner pour retenir les talents.
Les limites à anticiper pour une mise en place réussie
Un cadre clair pour éviter les dérives
Ok, on adore les chiens, mais on ne veut pas que ce soit le cirque non plus. Avant de faire entrer les toutous dans vos bureaux, il est essentiel de poser un cadre clair. La mise en place d’une politique interne bien définie est donc indispensable : une charte ou un règlement précisant les règles d’hygiène, les zones autorisées, et le nombre maximum de chiens par jour. Un petit planning, peut-être ?
Un point important : il faut aussi garantir que tous les employés soient à l’aise avec cette nouvelle organisation. Ça se joue généralement dans les détails : un chien qui aboie en réunion, ça peut vite devenir insupportable si ce n’est pas géré.
Gérer les situations particulières avec diplomatie
Allergies, phobies, collègues qui n’aiment pas les animaux, cela peut aussi arriver et il faut l’anticiper ! Pour éviter que cela ne devienne un sujet sensible, il est crucial de bien en parler avec votre équipe. Tout le monde doit pouvoir choisir s’il veut ou non être dans un environnement “dog friendly”. Et pour ceux qui ont des soucis de santé ou des phobies, des solutions peuvent être trouvées (par exemple, réserver certaines zones pour les « non-chiens » ou permettre un emploi du temps flexible).
L’essentiel, c’est de garder cette démarche volontaire et modulable. Il ne s’agit pas de forcer tout le monde à aimer les chiens, mais d’offrir à ceux qui le souhaitent un environnement agréable.
Exemple avec l’entreprise nantaise Akeneo
Chez Akeneo, entreprise nantaise de la tech (qu’on ne présente plus) est reconnue pour sa politique RH moderne. Rien d’étonnant, donc, qu’une initiative originale ait vu le jour il y a plusieurs années : permettre aux collaborateurs d’amener leurs chiens au bureau.
Cette mesure renforce non seulement le bien-être des employés, mais aussi l’ambiance de travail, en favorisant la convivialité et l’esprit d’équipe. Voici les témoignages de Gwendal, Manon et Camille qui travaillent tous les trois chez Akeneo.
Gwendal, qui vient au bureau avec sa corgi, Naya, depuis janvier 2024, témoigne de l’impact positif de cette politique : « C’est un plaisir pour elle. Elle s’éclate, elle se balade, elle sort dans un grand jardin pour explorer. De mon côté, je dois rester attentif à ce qu’elle ne se perde pas dans les bureaux car c’est une vraie commère. Mais c’est un confort aussi de ne pas la laisser seule pendant plusieurs heures et donc de la savoir occupée. C’est super de la voir s’épanouir dans les bureaux et s’amuser avec les autres chiens quand il y en a. »
Pour garantir cette cohabitation harmonieuse au sein des locaux, des règles sont en place : des espaces dédiés aux chiens, des journées spécifiques (lundi et vendredi) et une charte à signer pour respecter les besoins de chacun, qu’il s’agisse de ceux qui sont allergiques ou de ceux qui ne sont pas rassurés par les animaux.
Manon, qui n’a pas de chien, mais adore les animaux, partage également son expérience : « La présence des chiens amène de la vie dans les bureaux », explique-t-elle. Elle apprécie particulièrement que des espaces soient réservés pour ceux qui amènent leur compagnon à quatre pattes, permettant à ceux qui ne se sentent pas à l’aise de s’isoler. « Ce qui est vraiment chouette, c’est qu’on peut profiter des chiens quand il fait beau, surtout au déjeuner dans le jardin, et échanger plus facilement entre collègues », raconte-t-elle.
L’ambiance détendue créée par cette initiative semble aussi renforcer les liens au sein de l’équipe, avec des anecdotes amusantes à la clé. Manon se souvient d’un moment particulier où les chiens ont causé une petite perturbation : « Dans le jardin, il y a une mare, et je pense que tous les propriétaires de chiens ont déjà regretté que leur chien saute dedans ! » Ces petites scènes du quotidien ajoutent une touche de légèreté et de complicité au travail, contribuant à renforcer la culture d’entreprise d’Akeneo.
Pour Camille, qui adore les chiens, elle adapte même ses jours de venue au bureau : « J’essaie venir au bureau quand mes collègues amènent leurs chiens ».
Enfin, pour Gwendal, la possibilité d’amener Naya a été un critère de choix important lorsqu’il a recherché un nouvel emploi. « Ce n’était pas le critère principal, mais cela faisait tout de même partie des critères de recherche. C’est un vrai confort et un élément qui m’a séduit et qui me fidélise. »
De son côté, Manon admet que si elle adoptait un chien, cette politique pourrait influencer son choix d’employeur. « Cela pourrait jouer, surtout si j’hésitais entre plusieurs entreprises à la fin du processus. »
En somme, cette initiative « dog friendly » ne se contente pas d’embellir le quotidien des employés d’Akeneo ; elle s’impose également comme un véritable atout dans la fidélisation des talents.
Naya dans le jardin d’Akeneo
Et si c’était un (petit) pas vers une entreprise plus humaine ?
Autoriser les chiens au bureau, c’est aussi un symbole fort : celui d’une entreprise qui prend soin de ses collaborateurs, qui leur permet de concilier travail et vie personnelle sans sacrifier leur bien-être. Cela témoigne d’une culture d’entreprise bienveillante, axée sur la confiance et le respect des individualités. Un message puissant pour fidéliser les talents et améliorer la réputation de l’entreprise.
Et pour celles et ceux qui se posent la question… Bibou n’est jamais très loin de moi ! Elle se cache même sur mon site internet depuis sa création. Saurez-vous la retrouver ?
